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Algérie, les causes d’un échec cinglant

Par Bilal Bey
Algérie, les causes d’un échec cinglant

One, two, three. Trois matchs dans cette CAN 2021 et pas la moindre victoire pour le champion d’Afrique en titre. L’Algérie de Belmadi, ultime favorite de la compétition, est éliminée après avoir été défaite 3-1 face à la Côte d'Ivoire ce jeudi. La faute à des difficultés dans le jeu et des cadres qui n’ont pas été au rendez-vous. Retour sur les causes de cet échec cinglant.

Le foot peut se montrer cocasse. En 1992, l’Algérie était éliminée en phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations en perdant notamment 3-0 face aux Ivoiriens, alors qu’elle était l’équipe favorite. Deux ans auparavant, en 1990, les Algériens remportaient leur première Coupe d’Afrique des nations. Trente ans plus tard, les Fennecs se présentaient au Cameroun à nouveau en tant que tenants du titre et grands favoris dans cette compétition, restant sur une exceptionnelle série de 34 matchs sans défaite et tout juste vainqueurs de la Coupe arabe. Un statut peut-être trop lourd pour Djamel Belmadi et les siens. Depuis sa prise de fonction en 2018 et avant le début de la compétition, le coach des Verts n’avait jamais connu l’échec, si ce n’est une défaite face au Bénin en 2018. Avec son groupe, ils étaient arrivés en Égypte presque sur la pointe des pieds lors de l’édition 2019. Difficile de faire autrement après les échecs lors des éditions précédentes et la non-qualification au Mondial 2018. Et c’est donc en outsider que l’Algérie est allée décrocher sa couronne en Égypte.

Force est de constater que depuis cette période, l’équipe n’a pas tant changé que ça : les cadres sont toujours les mêmes avec Riyad Mahrez en tête d’affiche accompagné par Ismaël Bennacer, Youcef Belaïli and co. Ce rôle de favori a précipité les Verts dans une position inconfortable. D’autant plus avec cette série de victoires, à laquelle s’accrochait désespérément l’équipe de Djamel Belmadi malgré quelques lacunes déjà visibles avant la compétition. Les illusions se sont envolées au terme du deuxième match face à la Guinée équatoriale (défaite 1-0). Et ce, juste après une contre-performance face à la Sierra Leone (0-0) et juste avant un match ultradécisif devant décider de l’avenir des Verts dans la compétition face aux Ivoiriens. Aujourd’hui, les joues sont rougies autant par ces gifles successives que par la pression qui semblait enserrer ce collectif.

Marquer, une mission presque impossible

Il aura fallu attendre le dernier match et un relâchement des Ivoiriens qui menaient 3-0 pour que l’Algérie marque son premier, dernier et unique but de la compétition, Sofiane Bendekba évitant à son équipe de rentrer sans avoir fait trembler les filets. La statistique est dingue, 46 tirs pour un seul but. Pourtant, la force de frappe offensive algérienne amenée pour disputer cette CAN n’a pas ou que très peu d’égal sur le continent : Riyad Mahrez, Youcef Belaïli, Islam Slimani, Saïd Benrahma, Baghdad Bounedjah, Yacine Brahimi ou encore Mohamed El Amine Amoura et Adam Ounas, ces deux derniers n’ayant pas disputé la moindre minute. Tout ce beau monde n’a pas été capable de marquer, réussissant systématiquement à se manquer face à la Sierra Leone et à la Guinée équatoriale.

Si l’Algérie est déjà éliminée, ce n’est pas parce qu’elle a été défaite lors du dernier match face aux Éléphants. Mais plutôt, car elle n’a pas su triompher de ses deux précédents adversaires. Lors de leur match d’ouverture, les Fennecs ont systématiquement buté sur Mohamed Kamara. Lors du deuxième match face au Nzalang Nacional, l’Algérie a frappé treize fois sans pour autant trouver la faille, si ce n’est sur un but signalé hors jeu de Youcef Belaïli. Cette inefficacité est totalement symbolisée par le capitaine Riyad Mahrez. La star de Manchester City a eu une opportunité de relancer les siens à la 60e minute de jeu sur penalty face à la Côte d’Ivoire, mais rien à faire, le ballon ne veut pas finir au fond pour les Fennecs. Il prend à contre-pied Sangaré, mais sa frappe s’écrase sur le poteau. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Belmadi n’a pas trouvé la solution

Djamel Belmadi a essayé beaucoup de choses, mais le problème était sans doute plus profond. Les compositions n’ont jamais été les mêmes lors des trois matchs. Il a tenté Slimani et Brahimi lors du premier match, Bounejdah lors du deuxième sans plus de réussite ou encore Benrahma face à la Côte d’Ivoire, mais ce choix n’a pas été beaucoup plus heureux, le joueur de West Ham sortant à la mi-temps. « On a échoué, oui. On a fait sur trois matchs ce qu’on n’avait pas fait sur trois ans. Ce sentiment de la défaite est amer. Détestable même », a réagi le technicien algérien après le match. Cependant, cet échec est peut-être un mal pour un bien. Il casse le mythe d’une Algérie invincible à laquelle il ne peut rien arriver avant les barrages pour la Coupe du monde 2022. Une remise en question ne fait jamais de mal pour aller de nouveau de l’avant. L’objectif est maintenant d’obtenir son ticket pour le Qatar. Le tirage au sort des barrages est prévu le 22 janvier 2022, date à laquelle l’Algérie pourra relancer sa reconstruction.

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