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Alexis Sánchez, de retour en forme à l’Inter et toujours debout

Par Adrien Candau
Alexis Sánchez, de retour en forme à l’Inter et toujours debout

Meilleur joueur de l'Inter depuis la fin de la pause sanitaire, le Chilien, prêté par Manchester United jusqu'au début du mois d'août, s'arrache match après match pour que la direction du club italien prolonge son bail en Lombardie. Pas mal, pour un type qu'on disait sportivement mort et enterré depuis son passage ectoplasmique chez les Red Devils.

Là-bas aussi, on l’appelait Niño Maravilla. Recruté à 18 piges par l’Udinese, Alexis Sánchez avait rapidement justifié le surnom hérité de ses années chiliennes pour émerveiller saison après saison la Serie A, avant de s’envoler pour le Barça, en 2011. Huit ans plus tard, à 30 ans passés et au moment de rejoindre l’Inter au dernier mercato estival, la magie de l’ex-gamin prodige semblait pourtant s’être estompée.

Qu’est-ce que les Nerazzurri pouvaient bien retirer d’un type dont le talent et la confiance semblaient avoir été siphonnés par un Manchester United alors mortifère ? Quelques tours de passe-passe, deux/trois effets de manche en forme d’entrée en jeu et basta. Voilà ce que semblait augurer le prêt du Chilien, en Lombardie. Mais ça, c’était avant que l’ancien Gunner ne se retape physiquement et empile les passes décisives depuis la reprise de la Serie A fin juin.

L’homme qu’on n’attendait plus

Une résurrection du genre inespérée. Mi-octobre dernier, Sánchez, qui avait seulement grappillé quelques minutes de jeu en championnat par-ci par-là, s’abîmait le tendon du péronier. Résultat ? Plusieurs mois d’absence, et des perspectives qui s’assombrissaient sérieusement à Milan pour le joueur. Tant pis : Sánchez cravachait physiquement, faisait son retour dans le groupe interista début janvier et patientait comme tout le monde lors de l’interruption provoquée par la crise du covid-19. La Serie A empruntait ensuite un format beaucoup plus condensé et accéléré et Antonio Conte se retrouvait forcé de jouer la carte du turnover (ce qui ne lui ressemble pas du tout) pour faire souffler alternativement ses deux attaquants titulaires Romelu Lukaku et Lautaro Martínez. Bien lui en a pris.

Face à Sassuolo, Brescia, le Torino et la SPAL ce jeudi, Sánchez a fait son entrée dans le onze type pour signer pas moins de six services décisifs et deux buts. Son apport statistique ne doit cependant pas masquer son influence plus globale, dans le jeu produit par son équipe : ultra disponible, très inspiré dans ses déplacements et ses transmissions, furieusement impliqué dans la phase de pressing, le Chilien est la petite clé anglaise de la machinerie collective de Conte, celle qui ressert les boulons pour maintenir le liant entre les différentes composantes du moteur interista.

Inter de promesses

Conte ne pouvait que s’en féliciter, après le succès des siens face à la SPAL. Une rencontre où son attaquant avait une nouvelle fois signé une prestation taille patron. « Alexis Sánchez est en bonne forme et je suis heureux pour lui, même s’il peut encore faire mieux. Il est certain que je suis plus à l’aise quand il est à notre disposition, même quand il entre en cours de match. Contre Parme (victoire 2-1, grâce à un but de Bastoni en fin de match), il est entré en jeu et il nous a beaucoup apporté… Il doit être un atout supplémentaire, car ses caractéristiques sont différentes de celles de Lukaku et Lautaro Martínez. » Vrai. S’il est moins jeune, puissant et fonceur que Lautaro, Sánchez a fait démonstration d’une sensibilité, d’une finesse technique, voire d’une intelligence collective supérieure à celle de son homologue argentin ces dernières semaines.

Martínez, notoirement courtisé par le Barça, n’a par ailleurs peut-être plus entièrement la tête à Milan, même si son avenir en Catalogne reste encore hypothétique. Dernièrement ménagé pour cause de pépins physiques, Romelu Lulaku – qui pourrait faire son retour dans le onze de départ nerazzurro face à la Roma, ce dimanche – offre enfin un profil physique et technique a priori très complémentaire de celui de Sánchez. Difficile néanmoins de savoir si Conte récompensera le Chilien de sa fin de saison exemplaire en le titularisant de nouveau ce week-end, mais une chose est sûre : l’Inter a très envie de voir l’ancien de l’Udinese prolonger son aventure bleu et noir. Théoriquement, l’attaquant doit quitter Milan début août. Sauf qu’un nouveau prêt d’un an serait actuellement en négociation, avec les huiles de Manchester United. Si l’issue des pourparlers est positive, Sánchez achèvera peut-être ainsi de démontrer que l’Italie, après avoir été témoin de son éclosion, est aussi appelée à devenir la terre de sa résurrection.

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