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Adama Niane : « Pour moi, Nivet est le meilleur joueur du monde »

Propos recueillis par Nicolas Grellier
Adama Niane : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Pour moi, Nivet est le meilleur joueur du monde<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Meilleur buteur de Ligue 2 la saison passée, Adama Niane (24 ans) veut danser sur la Ligue 1 cette année. Formé à Nantes où il n'a pas été conservé, l'international malien retrouve son ancien club ce soir à 20 h. Entretien avec un chasseur de buts.

Vendredi dernier à Nice, tu as marqué le premier but en Ligue 1 de ta jeune carrière. Tu avais rêvé de ce moment ? Oui, ça fait toujours plaisir de marquer quand tu es un attaquant, mais je savais que ce jour allait arriver, car on a un super groupe. Sur l’action, c’est le geste que je voulais faire, je suis au contact avec Dante et je vois rapidement le gardien sortir. Après, j’arrive à le lober.

Un premier but que tu pensais certainement marquer avec Nantes, où tu débarques du Mali en 2011, à 18 ans…Je suis arrivé à Nantes où je suis resté cinq ans. Mais ils ne m’ont pas donné ma chance là-bas, même si j’ai fait quelques apparitions en Ligue 2 et en Ligue 1. C’était compliqué, car depuis les U19, j’étais meilleur buteur dans toutes les catégories de jeunes. Mais bon, j’ai quand même passé de super moments là-bas. Je n’oublierai jamais que c’est eux qui m’ont donné mon premier contrat professionnel, j’ai beaucoup de respect pour ce club.

En fin de saison 2014/2015, Der Zakarian te fait venir dans son bureau pour te dire qu’il ne compte plus sur toi. Comment ça s’est passé ? C’était un moment difficile. À l’époque, je m’entraînais avec les professionnels. Après, j’ai aussi compris sa décision, car il y a deux ou trois attaquants qui sont arrivés la même saison (à l’été 2015, Emiliano Sala et Kolbein Sigthorsson avaient rejoint Nantes, ndlr). Il m’a donc clairement dit qu’il ne comptait pas sur moi et que je pouvais trouver un nouveau club. Je n’en veux à personne, c’est ainsi qu’est le football. Je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier à vivre ce genre de situation.

Au haut niveau, quand tu es un jeune attaquant, on ne te donne pas beaucoup de temps, donc il faut vite prouver.

Nantes a sorti très peu d’attaquants de son centre de formation lors des dernières années. Tu as une explication ?Nantes est un des meilleurs centres de formation de France, donc il y a toujours de super jeunes qui sortent de là-bas. Amine Harit en est l’exemple le plus récent. Maintenant, c’est vrai que c’est compliqué de sortir un attaquant. Tous les clubs veulent que les jeunes buteurs soient directement décisifs. Au haut niveau, quand tu es un jeune attaquant, on ne te donne pas beaucoup de temps, donc il faut vite prouver. Mais ce n’est pas seulement le cas à Nantes, c’est dans tous les clubs comme ça. Quand tu joues attaquant et que tu ne marques pas dès les trois ou quatre premiers matchs, derrière, ça devient plus compliqué.

Contre toute attente, tu décides finalement de prolonger d’une saison le contrat qui te liait au FC Nantes afin d’aider la CFA. Pourquoi ? Parce que quand René Girard est arrivé au club, je me suis dit que je pourrais avoir ma chance avec lui. Au même moment, il y avait le tournoi international de Toulon où j’étais sélectionné avec l’équipe nationale du Mali. Je pensais que ça pourrait être un bon moyen pour me montrer. Mais j’ai rapidement compris que René Girard ne comptait pas sur moi. À ce moment-là, j’ai dit à mon agent que je ne voulais pas faire toute ma carrière en CFA, j’ai donc décidé de résilier mon contrat avec Nantes.

Finalement, plusieurs clubs s’intéressent à toi et tu déboules à Troyes… Mon agent connaissait bien Troyes. Il y avait plein de Maliens au club comme Charles Traoré, Mamadou Samassa ou Mahamadou N’Diaye. Ce sont des joueurs que je connaissais depuis longtemps. Donc je me suis senti très bien dès mon arrivée là-bas.

Jean-Louis Garcia, ton entraîneur, a fini sa carrière à Nantes, où il a même entraîné les gardiens. Quel rôle a-t-il joué dans ta signature ? Il a parlé avec l’entraîneur de la CFA (Philippe Mao, ndlr) qui me connaît très bien depuis les U19. C’est un coach qui m’a beaucoup soutenu.

En te recrutant, Troyes tente un coup, mais tu t’imposes rapidement comme une des plus fines gâchettes du championnat. Tu as été surpris par cette ascension express ? J’ai trouvé un super groupe à Troyes où il y avait beaucoup de nouveaux joueurs, mais les anciens comme Nivet, Darbiche (Stéphane Darbion), Karim (Azamoum) et Ben Saada nous ont très bien accueillis. Quand je suis arrivé, j’avais l’impression d’être dans une famille. Avec Nivet ou Darbiche, c’est facile, il faut juste faire les bons appels et faire preuve d’un peu d’efficacité devant le but et tu marques. Nivet a tout fait pour bien m’accueillir, il me laisse même tirer les penaltys pour que je reste en confiance. Il sent les coups. C’est quelqu’un qui n’a rien à prouver. Il a tout compris. S’il est sur le terrain, je suis en confiance. Je n’ai jamais vu un milieu comme lui.

C’est le meilleur milieu avec qui tu aies joué ?Oui, Nivet, c’est le meilleur joueur du monde pour moi. (Il insiste) Pour moi.

Nivet, c’est mon Xavi et mon Iniesta en même temps.

L’an dernier, tu as déclaré que Benjamin Nivet était ton Xavi.(Il coupe) Oui c’est tout pour moi, Nivet c’est mon Xavi et mon Iniesta en même temps.

Donc toi, tu es son Suárez ? (Rires) Oui, c’est ça. Lui et Darbiche, ce sont de sacrés joueurs. Après, j’ai aussi un coach qui est exigeant avec moi et qui est toujours derrière moi. Avec lui, je sens que je progresse beaucoup. Il m’a accordé énormément de confiance dès le départ, ça a été important pour moi.

C’est cette confiance qui t’a poussé à poursuivre ton aventure à Troyes ? Je me sens très bien ici à Troyes et je pense que je vais encore y passer du temps. Que ce soit les supporters ou le staff, tout le monde me fait confiance. Je ne peux pas quitter Troyes comme ça. Je suis lié au club jusqu’en 2019, pour le moment je ne pense qu’à Troyes.

Tu as trouvé l’ambiance différente entre Troyes et Nantes ? À Nantes, je mettais l’ambiance avec le musique. Ici aussi, ils m’ont laissé mettre la musique, c’est moi le DJ du vestiaire (rires). J’écoute de tout. Des fois, je mets de la musique africaine, des fois de la musique française.

Au début, je me suis inspiré d’Asamoah Gyan. C’est lui qui faisait les pas que je fais quand je marque un but.

Tu célèbres tes buts avec une danse. C’est toujours la même ? Oui, je voulais changer, mais les gens aiment que je fasse celle-ci. Au début, je me suis inspiré d’Asamoah Gyan, c’est lui qui faisait les pas que je fais quand je marque un but. J’ai modifié un peu la fin de la danse quand je me baisse. En même temps je lève la main.

Comment définirais-tu ton profil ? Je suis buteur, c’est tout. Je ne me prends pas la tête, je suis un jeune qui doit encore progresser. Je travaille, pour le moment je n’ai encore rien fait, donc il faut encore que je travaille dur pour devenir un jour un super attaquant. Il faut encore que je devienne plus efficace. Il faut aussi que je progresse techniquement.

Ton petit rituel, c’est d’aller toucher les filets en premier avant un match. Comment ça t’est venu ? Ça, c’est dans la tête, je fais ça depuis le Mali. Je prie Dieu pour qu’il me donne de la chance et que je puisse marquer en premier. Je fais ça pour penser à marquer. Après ça dépend, des fois je reste prier dans les vestiaires.

Samedi, tu vas affronter le FC Nantes un an après ton départ. Comment abordes-tu ce match ? Je l’aborde comme tous les autres matchs. Même si je vais croiser pas mal de potes avec qui j’ai fait ma formation. Ça me fait plaisir de les revoir ici. Après, c’est un match qui compte, j’espère qu’on va gagner ici pour nos supporters.

Tu as un sentiment de revanche ? Non, c’est Troyes qui m’a donné ma chance. C’est Troyes qui a changé ma vie. Désormais, c’est Troyes qui est mon équipe de cœur.

On aura quand même le droit à une petite danse si tu marques samedi ? Je ne sais pas encore.

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Adama Niane

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