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AC Milan : un projet et un avenir en péril

Par Giuliano Depasquale
AC Milan : un projet et un avenir en péril

Ce vendredi, l’UEFA a communiqué avoir refusé le plan financier de l'AC Milan pour les prochaines années. Le club avait déposé, le 9 novembre, la demande d’être soumis à l’accord volontaire, afin de posséder quatre ans pour stabiliser ses comptes à l’abri du fair-play financier, tout en retrouvant sa place historique sur la scène européenne. Ce refus entraîne de gros soucis quant au projet sportif des Rossoneri. Explication.

Il ne fait pas bon d’être milaniste cette saison. L’AC Milan est septième, à quatorze points de la zone « Ligue des champions » en championnat, a subi sa septième défaite de la saison, dimanche, contre le Hellas Vérone (3-0) et s’est incliné contre Rijeka (2-0) en Ligue Europa, il y a un peu plus d’une semaine (même si les Rossoneri étaient déjà qualifiés pour la suite de la compétition). Le tout avec un nouvel entraîneur, Gattuso, qui est passé des jeunes à l’équipe première à la suite du licenciement de Montella. Le problème, c’est que ce n’était vraiment pas la saison pour enchaîner tant de déconvenues. Car, derrière, le club a un projet qui vise à redorer son blason, et qui ne peut fonctionner que si les résultats sportifs suivent. Une petite piqûre de rappel : Berlusconi, alors président, a vendu ses parts à Li Yonghong, homme d’affaires chinois, le 13 avril dernier. S’en est suivi un mercato riche dans tous les sens du terme, avec dix gros transferts et une note d’environ 220 millions d’euros. Pour ficeler tout ça, il a bien fallu mettre en plan tout un projet financier que le club a soumis à l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l’UEFA, histoire de bien montrer où il va et prouver qu’il respecte le fair-play financier. Ce plan a été envoyé le 9 novembre.

Une grosse brique de 150 pages, soigneusement rédigée par Marco Fassone, administrateur délégué de l’AC Milan, et son staff. Ils proposaient à l’ICFC de leur permettre de bénéficier du « voluntary agreement » ou accord volontaire. C’est-à-dire un statut que personne encore n’avait demandé jusqu’ici et qui octroie au club demandeur quatre ans lors desquels il est à l’abri de toute règle du FPF, afin de mener à bien son projet de redynamisation et d’équilibrer les comptes sans se soucier d’éventuelles sanctions. Pour ce qui est du droit d’attribution de ce statut, pas de souci, l’AC Milan avait tout à fait le droit de le demander puisqu’il répond à au moins une des conditions suivantes, comme l’explique l’UEFA dans son rapport, édition 2015, sur le fair-play financier : l’obtention d’une « licence valide pour participer aux compétitions de clubs de l’UEFA, par l’organe national chargé de remettre les licences, mais ne s’est pas qualifié pour une compétition de clubs lors de la saison qui précède l’entrée en vigueur de l’accord volontaire ; ou s’est qualifié pour une compétition de clubs de l’UEFA et remplit le seuil de rentabilité pendant la période de surveillance qui précède l’entrée en vigueur de l’accord volontaire ; ou a fait l’objet d’un changement important de propriété et/ou de contrôle les douze mois précédant la date limite d’inscription. » En théorie, tout aurait dû bien se dérouler. C’était compter sans les résultats sportifs, puisque l’accord volontaire demande un plan financier fiable et raisonnable…

Les résultats dans le rouge, les comptes dans le noir

L’ICFC a donc refusé le plan proposé par l’AC Milan, vendredi, à cause des résultats sportifs. Les recettes sportives sont très importantes dans le projet et une non-qualification pour la Ligue des champions pourrait largement le compromettre. Ça, l’UEFA l’a bien compris et il est donc hors de question d’autoriser les Rossoneri à agir à travers l’accord volontaire, considérant le projet trop casse-gueule, vu la place actuelle de l’équipe en Serie A et l’argent qu’ils doivent encore rembourser. Avec le rachat de Li Yonghong, en avril, un prêt a été octroyé à l’AC Milan par le fonds d’investissement américain Eliott. Ce prêt s’élève à 303 millions et doit être remboursé, avec des intérêts qui s’élèveraient entre cinquante et soixante millions, pour octobre 2018 au plus tard. Fassone, toujours très confiant face aux caméras, a déjà déclaré que ce remboursement débuterait dès janvier, pour qu’il soit finalisé au printemps, avec six mois d’avance. Pour cela, l’administrateur délégué s’est rendu à Londres, le 10 novembre, pour conclure un accord avec la boîte de conseiller financier BGB Weston, qui s’est engagée à trouver une banque ou une personne disposée à prêter une nouvelle somme à l’AC Milan, remboursable en 2023. Cela servirait donc au club pour régler sa note auprès d’Eliott, et pour lui laisser une plus longue période pour restituer l’argent. BGB Weston a huit semaines pour trouver quelqu’un. Il faut donc attendre jusque début janvier pour avoir un nom définitif. Pour le moment, les rumeurs parlent de Highbridge Capital Management, un autre fonds d’investissement américain. Dans l’éventualité où l’AC Milan ne trouverait personne pour l’aider, Eliott prendrait possession du club et le vendrait sûrement aussitôt. Mais que les Milanistes se rassurent, il est peu probable que ça arrive.

Et maintenant ?

Les espoirs d’accord volontaire sont morts, l’AC Milan devra certainement se plier au « settlement agreement » , l’accord à l’amiable. Cela, l’UEFA le décidera lors « des premiers mois de l’année 2018 » . L’accord à l’amiable, c’est le statut classique auquel doivent notamment se conformer l’AS Roma et l’Inter. Ce n’est pas le club qui fixe ses obligations quant à l’instance européenne, mais l’inverse, avec des sanctions préétablies si jamais ces obligations ne sont pas respectées dans les temps. Cela va de la restriction de l’effectif sélectionnable pour une compétition européenne à l’interdiction de participation du club. Le problème majeur réside pour le moment dans la façon de remplir les caisses, à travers des recettes sportives. La Serie A n’est pas à l’abri d’une remontée fulgurante de l’AC Milan au classement et d’une qualification finale pour la Ligue des champions, à la quatrième place. Cela rapporterait déjà 12,7 millions rien que pour atteindre la phase de poules. Cet objectif peut également être atteint en gagnant la Ligue Europa, pour laquelle les Rossoneri sont qualifiés pour les seizièmes de finale. En revanche, les primes pour la C3 sont bien moindres, avec un potentiel de 15,71 millions en cas de victoire finale pour 57,2 pour la C1. Sans oublier les droits TV, qui représentent la plus grande partie des recettes en compétition européenne. Une autre solution serait de se séparer de plusieurs joueurs, comme l’a déjà confirmé Fassone au Guardian : « Sans Ligue des champions cette saison, l’investissement sur le mercato ne pourrait être haut et nous devrons penser à vendre un de nos meilleurs joueurs. » Meilleur joueur ou moins mauvais, selon le point de vue…

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