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Abdelmalek Mokdad : « Sur un terrain normal, je ne sais pas si je les aurais mis ! »

Propos recceuillis par Jérémie Baron
Abdelmalek Mokdad : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Sur un terrain normal, je ne sais pas si je les aurais mis !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pau et Créteil ont livré un match de folie vendredi soir, en National 1 : une pelouse transformée en véritable piscine, et des visiteurs réduits à dix dès la demi-heure de jeu, mais revenus de 3-0 à 3-3 grâce à un triplé de l'Algérien Abdelmalek Mokdad dans les 23 dernières minutes. Tout juste sorti du train, le héros cristolien revient sur sa folle soirée.

Bien remis de tes émotions ?Ça arrive très rarement, dans une carrière. On savoure, c’est exceptionnel ce qu’il s’est passé. Dans ces conditions extrêmes… On peut dire qu’on revient de loin.

Dès le début du match, vous saviez que les conditions seraient aussi cauchemardesques ?Franchement, non. Avant le coup d’envoi, on est allé voir le terrain et il était correct. On savait qu’il allait pleuvoir, mais on ne savait pas que ce serait aussi extrême, il y a eu énormément de flaques d’eau. C’est au retour des vestiaires, pour la seconde période, qu’on a constaté que le terrain avait pris un sacré coup. Le ballon s’arrêtait dans les flaques, on ne pouvait plus jouer. Mon capitaine Jason Buaillon a parlé à l’arbitre qui lui a dit qu’on irait jusqu’au bout, c’était assez surprenant.

À partir du troisième but encaissé, on a commencé à mettre des longs ballons, on n’avait pas le choix.

Comment on fait pour jouer au foot, sur un terrain pareil ?À partir du troisième but encaissé, on s’est dit : « Bon les gars, on arrête de faire n’importe quoi et de se faire des passes parce que c’est impossible de jouer. On va prendre la balle et on va dégager, on va limiter les dégâts. » On a commencé à mettre des longs ballons, on n’avait pas le choix. Les buts qu’on prend, on essaie de jouer à la ba-balle. Un mauvais contrôle, et l’adversaire intercepte. Le coach est passé à deux attaquants pour revenir au score, à partir du 2-0 : on a pris des risques parce qu’on n’avait plus rien à perdre, il fallait essayer d’aller chercher quelque chose.

Comment fait-on pour trouver la force de revenir quand on est mené 3-0 par le leader, dans une piscine pareille ?C’est vraiment le premier but que je mets qui nous relance. Le gardien dégage, ça revient dans mes pieds, le but est vide parce qu’il y a mésentente avec son défenseur… On s’est dit que si je pouvais marquer un but de quarante mètres comme ça, tout était possible derrière. On a commencé à jouer les longs ballons devant avec nos deux attaquants qui gagnaient les duels de la tête, et on a commencé à se créer des opportunités. On a enchaîné deux buts en cinq minutes, ça leur a vraiment mis un coup derrière la tête.

En 23 minutes, tu réussis un lob fou, un plat du pied décroisé dans le petit filet et une panenka. Le terrain ne t’a pas empêché de t’éclater, apparemment.C’est peut-être grâce aux conditions que je les ai mis, sur un terrain normal je ne sais pas si ça aurait été pareil ! (Rires.) C’est quelque chose que j’ai du mal à réaliser, c’était plus un rêve qu’autre chose ce match. Un triplé à dix contre onze, sur Canal + Sport… Ça nous permet de prendre un point, parce qu’on avait perdu contre Dunkerque lors du dernier match. On ne joue que les premiers, en ce moment.

Surtout que tu ne joues pas numéro 9.Oui, je suis plus ailier ou milieu de terrain. Hier, le coach m’a mis derrière l’attaquant. Je ne suis pas un buteur même si j’ai fait une saison à treize buts en Algérie, mon record. Mais je dépasse rarement les cinq-six buts. C’est mon premier triplé, même en Algérie ça ne m’était jamais arrivé. Des doublés oui, mais pas de triplé. C’était mon jour de gloire.

On est dans l’époque des remontadasavec ce qui s’est passé en Ligue des champions, c’est la mode.

Vous en avez souvent des matchs de folie comme ça, en National ?Je n’ai jamais connu ça. Généralement, ce sont plus des matchs fermés et serrés avec rarement des gros scores. Après, on est dans l’époque des remontadasavec ce qui s’est passé en Ligue des champions, c’est la mode. (Rires.)

Tu as débuté à Créteil, à la base.J’ai terminé ma formation et signé mon premier contrat pro à Créteil, j’ai fait un peu de Ligue 2 et de National, puis je suis parti en Algérie où je suis resté pas mal de temps et j’ai remporté un championnat et une coupe. Ça s’est bien passé là-bas, ça m’a permis de faire une saison aux Émirats arabes unis. À 32 ans, je suis revenu à Créteil l’année dernière pour aider le club à remonter. (Le club est depuis monté de National 2 à National 1, N.D.L.R.) Créteil, c’est un club qui a des infrastructures professionnelles et je pense qu’il mérite mieux que le National. On essaie de le faire revenir vers le haut.

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