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À Rennes, Jérémy Morel s’est imposé comme une valeur sûre

Par Clément Gavard
À Rennes, Jérémy Morel s’est imposé comme une valeur sûre

Souvent critiqué, parfois moqué, Jérémy Morel a débarqué au Stade rennais à la surprise générale et sur la pointe des pieds l’été dernier. Résultat, à 35 ans, le défenseur s’est imposé comme un titulaire indiscutable dans l’équipe de Julien Stéphan. Pas vraiment étonnant pour une valeur sûre de Ligue 1.

Jérémy Morel serait un joueur banal. Au mieux un bon défenseur de complément, au pire un gars qui ne broncherait pas quand on lui demande de s’asseoir sur le banc. Après huit ans passés entre l’OM et l’OL, le joueur de 35 ans a fait le choix de revenir vers sa Bretagne natale l’été dernier. Direction le Stade rennais – un club qu’il devait rejoindre en 2011 avant de le snober pour répondre à l’appel de Marseille -, où le duo Létang-Stéphan l’a convaincu de signer pour une année. De quoi faire grogner une partie des supporters bretons. Les raisons ? Morel serait cramé, trop lent, plus au niveau pour la Ligue 1, surtout pour un club dont l’ambition reste de choper une place européenne en fin de saison. Verdict après six mois d’expérience : l’international malgache a encore une fois balayé les inquiétudes et les critiques en s’imposant comme un titulaire indiscutable dans l’arrière-garde d’une équipe installée sur le podium à la mi-saison. C’est ce qu’on appelle une valeur sûre.

Sylvain Ripoll : « Jérémy est un sacré athlète »

Il faut dire que le principal intéressé n’a pas mis longtemps à se mettre dans la poche les sceptiques : le 10 août, à Montpellier, il est devenu le premier buteur rennais de la saison en championnat après seulement six minutes de jeu, offrant au passage au SRFC un précieux succès pour débuter. D’abord à l’aise dans le 5-3-2 de Stéphan – dans l’axe comme sur le côté gauche de la défense -, Morel n’a pas perdu son statut de titulaire au moment où Rennes est revenu au 4-4-2. Mieux, il est le deuxième joueur le plus utilisé (derrière Hamari Traoré) par le technicien breton depuis le début de saison (17 titularisations sur 18 matchs de L1). « Je ne suis pas du tout surpris par ses performances à Rennes, pose Sylvain Ripoll, adjoint de Christian Gourcuff à l’époque où Morel faisait ses débuts dans l’élite avec Lorient. Je peux vous dire que Jérémy est un sacré athlète, il est très sec, il récupère très vite, il est capable d’enchaîner les matchs. Je trouve qu’il joue parfaitement son rôle. » En peu de temps, le natif du Morbihan a su se rendre indispensable en charnière centrale – reléguant même le revenant Joris Gnagnon sur le banc -, et se mettre au service du collectif.

Un cadeau pour Stéphan, qui peut également s’appuyer sur la polyvalence du trentenaire, parfois utilisé comme latéral gauche quand Faitout Maouassa n’est pas disponible ou doit souffler. Sylvain Ripoll vante surtout sa constance dans les performances : « Être polyvalent c’est bien, mais si c’est pour ne pas être performant, ça n’a pas d’intérêt. Chez Jérémy, ce qui est intéressant, c’est sa fiabilité dans la polyvalence. À gauche comme dans l’axe, il va sortir des matchs sérieux, aboutis. » Au milieu des années 2000, l’actuel sélectionneur des Espoirs a vu le joueur débarquer chez les professionnels « au poste de milieu offensif gauche » , avant que Gourcuff ne prenne la décision de le faire reculer en raison des opportunités et de ses qualités. Dans un rôle plus défensif, Morel est rapidement devenu une évidence, et Ripoll estime que ses qualités n’ont pas beaucoup bougé en plus d’une décennie. « Non, non, non, il n’est pas du tout lent, insiste-t-il. Il va peut-être moins vite aujourd’hui, c’est normal avec l’âge, mais Jérémy part avec un capital de vitesse et de puissance très important. Il est aussi très fort sur ses appuis, il va très vite sur les premiers mètres. » Un coup de pied dans les clichés.

Validé par Bielsa

Tout le monde n’a pas la chance de séduire Marcelo Bielsa. À l’OM, le coach argentin était tombé sous le charme du bonhomme, qu’il avait érigé en modèle pour Benjamin Mendy et qu’il avait véritablement installé dans l’axe pour consolider la défense phocéenne. « Pour qu’un latéral joue défenseur central, c’est le physique qui prime. Morel est notre joueur le plus fort, le plus puissant, avec le meilleur jeu aérien » , développait-il en mars 2015 devant les médias. Pas toujours irréprochable à la relance, parfois en difficulté dans les duels, il peut surtout se reposer sur sa lecture du jeu et son anticipation, selon Ripoll. « Il a cette compréhension du jeu, ce besoin d’être en réflexion sur ce qu’il doit faire, ajoute le sélectionneur de 48 ans. Sa concentration et sa lecture du jeu, c’est ce qui lui permet de passer du côté à l’axe très facilement. » Morel a largement prouvé qu’il avait toujours les guibolles et la rigueur pour enchaîner les matchs au haut niveau, sans pour autant avoir l’image d’un très bon défenseur, cumulant pourtant près de 300 matchs à Lyon et Marseille, et bientôt 400 dans l’élite. « Effectivement, il y a un déficit d’image autour de moi, mais c’est surtout dû aux journalistes, jugeait-il dans un entretien donné à L’Équipe en septembre dernier. Parce que tu peux me taper dessus, je m’en moque. »

La faute à la sévérité des médias ? Celle à l’exigence des supporters ? Ou tout simplement un délit de sale gueule ? Sylvain Ripoll ne détient pas la réponse : « Je n’ai jamais compris, j’ai toujours trouvé très injustes les critiques dont il avait pu être la cible. Pour moi, Jérémy, c’est la fiabilité incarnée. » Sur le terrain comme dans la vie de tous les jours, Morel est souvent décrit comme un gars sûr, un chic type. Un homme avec du caractère – « il est breton quand même » , blague Ripoll -, mais surtout un mec simple et discret, dont l’apparition médiatique la plus marquante reste celle dans l’émission 30 millions d’amis. « Pour moi, il aurait dû être celui dans lequel les gens se reconnaissent, celui qui plaît aux supporters, conclut Ripoll. Il ne va pas se forcer à faire des choses dont il n’a pas envie. Il ne va pas chercher à plaire ou séduire, il n’est pas dans la posture de cultiver une image. » À son âge, il faut dire que ce n’est plus la priorité.

Par Clément Gavard

Propos de Sylvain Ripoll recueillis par CG

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