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30 choses que vous ne savez peut-être pas sur le derby milanais
Par Ugo Bocchi, Matthieu Rostac et Markus Kaufmann
Il y a quelques années, tu n'aurais manqué ça pour rien au monde. Aujourd'hui, tu l'oublies presque et tu le regardes sans conviction. Le derby della Madonnina, c'est ce soir et voilà 30 choses qui, elles, ne te décevront pas.
C’est le 214e derby de l’histoire, le 162e en Serie A. Statistique pas forcément utile, mais qui permet de sentir le poids de l’histoire.
Le père du derby n’a jamais joué de derby. Au début du XXe siècle, Herbert Kilpin est un joueur de football anglais qui décide de créer l’AC Milan avec sa bande. Plus tard, des dissidents rossoneri fondent l’Internazionale. Mais Herbert Kilpin arrête sa carrière avant. Il ne pourra donc jamais savourer ce qu’il a conçu.
Le premier derby della Madonnina n’a pas eu lieu à Milan. Le Milan et l’Inter se sont affrontés pour la première fois en Suisse dans le cadre de la Coupe de Chiasso en 1908. Victoire 2-1 des Rossoneri.
C’est en 1926 que San Siro s’élève dans le ciel, sous la volonté de Pietro Pirelli, président du Milan. À partir de 1930, l’Inter joue dans la magnifique Arena Civica, en plein centre. Et ce n’est qu’en 1947 qu’elle rejoindra la périphérie du Stadio San Siro, rebaptisé Stadio Giuseppe Meazza en 1980 à la suite de la mort de l’illustre attaquant.
À l’ouverture du stade en 1926, le Milan AC vient de signer un nouvel entraîneur anglais, Herbert Burgess. Seul problème, il n’a pas de logement. Les dirigeants du club décident de l’installer dans un local à l’intérieur du stade. Herbert vivra donc ses deux années en Italie avec pour adresse postale « San Siro » . Le rêve.
Lors de l’inauguration du stade, un derby du 26 septembre 1926, c’est l’Inter qui l’emporte devant plus de 35 000 âmes : 6 buts à 3.
Dans les années 20, le quartier San Siro est assez lointain pour ne pas être desservi par les transports. Pour convaincre les conducteurs de tramway de poursuivre leur trajet jusqu’au stade, la ville de Milan décide d’offrir des places gratuites aux employés de l’entreprise de transport milanais. C’est comme ça que le Milan devient une équipe populaire réunissant les ouvriers de la périphérie milanaise, tandis que l’Inter se fait plus citadine, voire bourgeoise.
Nous sommes en 2015, et plus de 90 ans après le tramway, c’est le métro qui est sur le point d’arriver à San Siro. Alors que les tifosi nerazzurri et rossoneri devaient auparavant descendre à la station Lotto et marcher une petite quinzaine de minutes, une nouvelle station « San Siro Stadio » va ouvrir sous le stade le 29 avril. Merci l’Exposition universelle.
Le Milan est huitième, l’Inter est neuvième. Mais il y a eu pire. Le 23 février 1958, un derby oppose une Inter huitième et un Milan dixième. Le score ? 2-2. Dans les années 1960, pourtant, la cité lombarde remporte 4 Coupes des clubs Champions, deux pour chaque club (1963 et 1969 pour le Milan, 1964 et 1965 pour l’Inter).
Le but le plus rapide de l’histoire du derby a été inscrit par Sandro Mazzola. À 21 ans, il marque au bout de 13 secondes de jeu pour son premier derby. C’est facile le foot. Et encore plus avec des gardiens comme ça
Milan est la seule ville européenne à avoir remporté la C1 avec deux équipes différentes. Dix fois au total. Madrid, Manchester et Londres se battent donc pour l’honneur.
Le derby della Madonnina a longtemps été marqué par la grandeur de ses leaders et capitaines. Trois duels ont marqué les esprits par leur longévité : Gianni Rivera et Sandro Mazzola dans les années 1960 (42 et 40 derbys disputés), Franco Baresi et Giuseppe Bergomi (39 et 44), et enfin Paolo Maldini et Javier Zanetti (56 et 47). Cette saison, les capitaines des deux camps sont Riccardo Montolivo et Andrea Ranocchia.
Les trois meilleurs buteurs de l’histoire du derby della Madonnina ne sont pas italiens : l’Ukrainien Andrei Chevtchenko est premier avec 14 buts inscrits sous le maillot du Milan AC, suivi du Suédois Gunnar Nordahl et du Hongrois István Nyers, 11 buts chacun, respectivement pour le Milan et l’Inter. Enfin, si on ne compte pas les 13 buts marqués par Giuseppe Meazza avec les deux équipes (12 pour l’Inter, 1 pour le Milan).
Le derby le plus prolifique s’est joué le 6 novembre 1949. À l’époque, les Intéristes l’emportent 6–5, alors qu’ils perdaient 4–1 au bout de vingt-cinq minutes de jeu. Un match dingue comme on n’en fait plus… Car un beau jour, l’Italie adopta le catenaccio.
Aujourd’hui, les meilleurs buteurs en activité de l’histoire du derby sont Diego Milito et Zlatan Ibrahimović, avec 6 buts chacun. Le Suédois a marqué 2 fois pour l’Inter, et 4 fois pour le Milan, et remporté 3 Scudetti pour les Nerazzurri et un pour les Rossoneri.
Un seul joueur a marqué un quadruplé durant un derby : José Altafini le 27 mars 1960 avec le Milan pour une victoire 5–3.
Derby fraternel par excellence, le derby de Milan aura vu deux frères s’affronter à San Siro, principalement dans les années 80 : Franco et Giuseppe Baresi. Situation qui aurait pu être tout autre si l’Inter avait décidé de garder Franco, surnommé alors « Baresi 2 » , après son essai.
Preuve du déclin du derby milanais, lors de la dernière opposition entre l’Inter et le Milan en novembre 2014, les deux entraîneurs Inzaghi et Mancini avaient remporté plus de titres à eux deux que les 27 joueurs présents sur la pelouse.
Les deux équipes se sont retrouvées deux fois en Ligue des champions et à chaque fois, c’est le Milan qui est passé. En 2003, c’était en demi-finale. En 2005, en quarts de finale.
Pendant plus de 30 ans, le speaker de San Siro, Giovanni Marsotto, anime tous les derbys. Durant toute cette période, les tifosi milanais vibrent au son de sa voix. Pour finalement apprendre vers la fin de sa carrière qu’en fait Giovanni est un supporter de la Juve.
L’opposition Inter-Milan, c’est aussi l’occasion de voir José Mourinho évoluer dans ses conditions préférées. Au sortir d’une victoire 2-0 en janvier 2010, et alors que l’Inter termine la rencontre à neuf, le technicien portugais lâche en conférence de presse : « On aurait gagné ce match même avec sept joueurs sur la pelouse. Six, on aurait sans doute galéré, mais sept, on aurait gagné. »
Le Milan n’a gagné qu’un seul des sept derniers derbys, le 4 mai dernier grâce à un but de De Jong.
Le défenseur argentin Samuel, joueur de l’Inter entre 2005 et 2014, a détenu un prestigieux record de dix victoires consécutives face au Milan en championnat.
Patrick Vieira est le seul Français transfuge. Il a joué ce derby avec le Milan AC en 1995, puis avec l’Inter de 2006 à 2010.
En 2012, la chaîne Fox Sports a élu le derby della Madonnina deuxième meilleur derby du monde, derrière le Clásico Real Madrid-FC Barcelone. Et devant le Old Firm ou le Superclásico Boca Juniors-River Plate.
« Tu ne joues pas un derby, tu le gagnes » , avait dit Filippo Inzaghi avant le derby de l’aller, son premier en tant que Mister. Résultat ? Obi avait répondu à Ménez : match nul, un partout. Ni gagné ni joué ?
Si, au global, le Milan a remporté plus de titres que l’Inter (47 contre 39), les Nerazzurri détiennent toujours le record de victoires dans le derby milanais toutes compétitions confondues (matchs officiels) : 76, soit deux petites victoires de plus que les Rossoneri.
En matière de supporters, c’est aussi le Milan qui l’emporte. On estime à 100 millions le nombre de fans rossoneri à travers le monde, contre 50 millions pour l’Inter.
Ça fait trois ans qu’il n’y a pas eu plus de deux buts dans le derby. La dernière fois, c’était le 6 mai 2012. L’Inter avait giflé le Milan (4–2) et par la même occasion douché les espoirs de titre des Rossoneri.
Le derby della Madonnina, c’est aussi une belle chanson, Interista diventi pazzo, qu’utilisent les fans du Milan pour rappeler aux Intéristes qu’ils ont gagné plus de titres qu’eux…
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Par Ugo Bocchi, Matthieu Rostac et Markus Kaufmann