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20 choses à savoir sur Pepe

Par Alexandre Pedro et Steven Oliveira (avec WP)
20 choses à savoir sur Pepe

Il est le meilleur joueur portugais de cet Euro et pas loin d'être le défenseur le plus performant du tournoi. Derrière le stoppeur qui désosse les attaquants, il y a l'histoire de Kepler Laveran Lima Ferreira. Entre pompes Umbro, tacles appuyés, amour du Portugal mais aussi pas mal de larmes.

1. Les origines

Il est né à Maceió au Nord-Est du Brésil. Reconnu comme une des villes les plus dangereuses du pays, Maceió a vu naître Mário Zagallo, Roberto Firmino ou encore Nise da Silveira, une célèbre psychiatre qui s’est toujours opposée aux traitements psychiatriques agressifs. Cela ne s’invente pas.

2. L’astronome

Après avoir dévoré une encyclopédie, son père a décidé de donner le nom de Kepler au premier de ses enfants en hommage au célèbre astronome Johannes Kepler. Mais, au pays de la samba, personne n’arrivait à prononcer ce nom allemand et ses amis vont très vite trouver un surnom. Si à la base, ils l’appelaient Pepino (concombre) car enfant il était petit et grassouillet, son surnom s’est très vite transformé en Pepe au fur et à mesure qu’il grandissait. La peur peut-être.

3. Des crampons payés en 15 mensualités

Son père est fonctionnaire, mais l’administration publique paye mal son homme au Brésil. Ce dernier aime raconter l’histoire du jour où il a offert à son fils sa première paire de chaussures de foot. « Un jour, il m’a montré les chaussures qu’il voulait. C’était des Umbro. Quand j’ai vu le prix je lui ai dit: « et on mange quoi ? Je n’ai que le salaire minimum. » » Face au regard attristé, le Pepe père s’arrange auprès d’une collègue de travail pour qu’elle lui prête sa carte bancaire pour payer la paire en 15 mensualités. « Quand je le les lui ai données, il ne les lâchait plus. La première nuit, il a dormi avec une chaussure au pied et l’autre dans la main » , racontait-il dans les médias brésiliens il y a quelques années.

4. Et il est toujours fidèle à Umbro

Pour ses crampons, pas de Nike, d’Adidas ou de Puma. Non, Pepe reste attaché à sa bonne paire d’Umbro au style simpliste qui sent bon les années 70. Preuve de la classe du bonhomme, parmi les autres footballeurs sponsorisés par Umbro on retrouve Stéphane Mbia, Mauricio Pinilla et Olivier Blondel (oui, l’ancien gardien remplaçant du TFC à la coupe de gendarme).

5. Produit des Corinthians

Oui, mais pas ceux de Sao Paolo ou de Socrates. Pepe est un produit des Corinthians Alagoano. Loin d’avoir le même succès que son homologue du Sud, ces Corinthians là ont eux pour climax une 7ème place en 3ème division brésilienne en 2000, mais ont tout de même formé Pepe et Luiz Gustavo.

6. Passé par le Napoli

Homonymie toujours, Pepe a commencé à pratiquer le football à Napoli. Aucun lien avec l’Italie. Il s’agissait du club du quartier de Benedito Bentes, à Alagoas, où le Luso-brésilien a grandi. Là-bas, il a évolué au poste de milieu défensif et de latéral, avant que ses entraîneurs comprennent qu’il était préférable de le faire jouer dans l’axe de la défense.

7. Petit, il faisait déjà peur

Si son père l’imaginait davantage attaquant, le fiston s’épanouit en défense et dans l’art du tacle déjà. « A 13 ans, je rentrais chez moi et je m’entraînais à faire des tacles tout seul jusqu’à avoir des genoux ensanglantés » , confesse celui qui perfectionne sa technique en match. Il s’étonne du coup que les attaquants évitent sa zone et préfèrent celle de l’autre stoppeur de Napoli.

8. Armstrong pour modèle

Comme tous les footballeurs qui lisent (un peu), Pepe a dévoré l’Alchimiste de Paulo Coelho. Mais sa vraie source d’inspiration, le défenseur l’a trouvée à la lecture de l’autobiographie de Lance Armstrong. Voilà ce qu’il en disait en 2011 : « Son livre parle de dépassement de soi et du fait qu’on doit toujours lutter pour atteindre ses objectifs. » Depuis, l’Américain est passé aux aveux et a perdu ses sept victoires sur le Tour. Paulo Coelho, lui, court toujours.

9. Personne ne croyait en lui

Aux Corinthians d’Alagoano, personne ne croit vraiment aux chances de Kepler de partir jouer en Europe. Alors, quand le club reçoit une offre du Maritimo Funchal, son vice-président manque d’en tomber à la renverse. « Il y avait des joueurs bien meilleurs que lui, assure Cicero Santana. Il a simplement eu la chance d’être bon au bon moment. Il a sorti un grand match le jour où un observateur portugais a fait le déplacement. »

10. L’escale à Madère

A 17 ans, celui qui est encore brésilien traverse l’Atlantique mais fait escale à Madère où il va connaître des débuts difficiles. Blessé à la cheville lors de son dernier match avec les Corinthians, il enchaîne sur une première saison galère en équipe réserve du Maritimo. Sans le savoir, il passe presque tous les jours devant la maison de la famille Aveiro, voisine du stade du Maritimo de quelques hectomètres, et dont le plus jeune des fils évolue au centre de formation du Sporting.

11. Il a croisé Ronaldo au Sporting

Devenu un titulaire indiscutable avec Maritimo, Pepe effectue un bout d’essai avec le Sporting à l’été 2002. Il croise alors un Cristiano Ronaldo qui tape déjà à la porte de l’équipe première. « L’entraîneur Laszlo Boloni voulait me prendre, mais le président du Maritimo m’a appelé pour me dire de rentrer, qu’il n’avait pas trouvé un accord avec le Sporting. » Pepe devra attendre cinq ans et une naturalisation pour évoluer aux côtés de celui qui deviendra CR7.

12. Le Brésil avait un œil sur lui

Toujours lors de sa période au Maritimo, il reçoit une pré-convocation avec la sélection des U20 du Brésil. Mais quand la liste tombe, c’est la douche froide : Pepe n’en fait pas partie. « A Porto, des observateurs de la CBF sont venus voir ses matchs, il attendait une convocation chez les Espoirs, mais elle n’est jamais venue » , raconte son père. On connaît la suite.

13. Il regrette de ne pas être né au Portugal

Naturalisé portugais en 2007, il porte le maillot de la Selecçao das Quinas pour la première fois le 21 novembre 2007 contre la Finlande. Depuis, Pepe s’affiche en bon Portugais. Il chante l’hymne à plein poumons et déclare même « qu’il regrette de pas être né au Portugal. Ce pays m’a tout donné, c’est comme si ma famille venait d’ici » . Il ne précise pas s’il tourne au Sumol ou la Sagres pour compléter cette intégration parfaite.

14. D’ailleurs, son cœur est un peu portugais déjà

Derrière cet amour du Portugal, il y a une femme aussi. En 2007, il rencontre Ana Sofia Moreira, une Portugaise qui suivait des cours de Médecine à l’université de Porto. Une fois son parcours scolaire terminé, Ana Sofia a rejoint Pepe à Madrid et ils ont eu ensemble deux filles prénommées Angeli et Emily.

15. Il est éternellement reconnaissant à son agent

En bon Portugais (et joueur de Porto), Pepe prend Jorge Mendes comme agent. Après un match des Dragons à Santiago-Bernabeu, Jorge glisse à l’oreille de son client : « Tu aimes bien ici ? Et bien, ça sera ta nouvelle maison. » Et Mendes tient sa promesse. Alors que le transfert est sur le point de capoter, la faute à un Pinto da Costa trop gourmand, l’agent – qui se trouvait dans un avion – dégaine un de ses portables pour arranger la situation. Quand il apprend la nouvelle à Pepe, ce dernier fond en larmes.

16. Marca a exigé son départ

A la suite de son fameux pétage de plombs contre l’attaquant de Getafe Javier Casquero en avril 2009, le sanguin a écopé de 10 matchs de suspension. Une sanction non suffisante pour le journal Marca qui a exigé son départ estimant qu’il salissait le maillot du Real. Pepe aurait même pleuré après le match et envisagé d’arrêter le football. Un grand sensible décidément.

17. Il prend assez peu de rouge finalement

Le Portugais n’est plus le joueur un peu fou qu’il était avant et ce depuis un petit moment déjà. Ou du moins il réalise ses coups plus en douce. Avec le Real Madrid, Pepe n’a pas pris de carton rouge depuis le 17 décembre 2011 et un match contre le FC Séville. Sur cette même période, son compère en défense centrale, Sergio Ramos, en a écopés de neuf avec le Real Madrid. En sélection, il est un peu moins discret comme en atteste son expulsion stupide face à l’Allemagne en ouverture de la dernière Coupe du monde.

18. Il a trouvé mieux que les somnifères

Pour ne plus prendre de cartons et se sentir apaisé sur le terrain, ce grand anxieux a trouvé une solution pour le moins surprenante. « Je n’aime pas les médicaments, et surtout, j’ai trouvé une solution pour me détendre avant d’aller dormir : me faire une petite partie de Call of Duty. Le monde des Favelas, c’est là que je fais mes plus gros carnages. » Et comme il n’y pas d’arbitre pour siffler.

19. Il a lâché Mourinho sur la fin

Il a longtemps été le soldat préféré de Mourinho dans ce que la presse madrilène appelait « le gang des Portugais » . Mais les relations entre les deux hommes se sont rafraîchies sur la fin. Alors que Mourinho déclarait en conférence de presse « que le principal problème de Pepe s’appelait Varane » , le joueur prenait progressivement ses distances avec un entraîneur dont les jours étaient comptés au Real. Quelques mois après l’arrivée de Carlo Ancelotti, il règle ses comptes avec son ancien entraîneur. « Il nous a apporté beaucoup de bonheur. Je ne regrette pas Mourinho. Il a un CV grandiose et nous demande beaucoup. On travaille avec plus d’intensité avec Ancelotti qu’avec Mourinho » . Pepe, un résistant de la dernière heure ?

20. Il aimerait finir sa carrière au Portugal

Alors qu’il réalise sans doute sa meilleure phase finale avec le Portugal, Pepe est définitivement adoubé par son pays d’adoption. Au point qu’il envisage d’y revenir pour finir sa carrière. « J’aimerais beaucoup y retourner. J’ai bien sûr une préférence pour Porto et le Maritimo, deux clubs à qui je dois beaucoup. » Le dossier est bien sûr entre les mains de Jorge Mendes.

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