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Top 10 : Footballeurs et chicha

Par Alexandre Doskov
Top 10 : Footballeurs et chicha

À en croire l'Office central de lutte contre le crime organisé, Kurzawa a fait des siennes en pourrissant Didier Deschamps dans un bar à chicha. À croire que le narguilé est un objet maudit qui porte malheur à tous les footballeurs qui s'en approchent.

Le confessionnal de Kurzawa

Layvin Kurzawa s’est fourré dans une histoire plutôt glauque. L’homme qui rate ses centres est un grand habitué des bars à chicha branchés de Paris où il passe régulièrement des soirées avec ses amis. Sauf que quelques petits malandrins se sont amusés à le filmer en train de clasher violemment Didier Deschamps, le joueur se croyant protégé par l’intimité du bar. Les cinéastes en herbe ont ensuite tenté de le faire chanter en lui demandant de lâcher 100 000 euros pour ne pas divulguer la vidéo, mais d’après la police – prévenue par Kurzawa –, les malfaiteurs avaient d’autres ambitions et voulaient carrément agresser le joueur à la sortie de chez lui pour lui voler les sous. Et du coup, Kurzawa a-t-il aussi prévenu la police pour qu’ils interdisent la diffusion des vidéos de son match abominable contre Lyon ?


La fumée russe

Début juillet 2016, alors que l’Euro se termine et que la Russie a déjà valsé depuis longtemps, Aleksandr Kokorin et Pavel Mamaev s’offrent des vacances prolongées et écument les boîtes de nuit de Monaco. Dans l’une d’elles, ils se font filmer en train de recevoir plusieurs dizaines de bouteilles de champagne livrées au son de l’hymne russe. La scène est déjà hautement absurde, mais pour couronner le tout, les deux amis sont assis comme des pachas dans un canapé avec des chichas à la main. Dans les jours qui suivent, l’addition de leur soirée est dévoilée : 250 000 euros. Un sens de la fête que ne partageaient pas les dirigeants de leurs clubs – le Zénith et le FK Krasnodar – qui ont immédiatement envoyé les deux noceurs en équipe réserve.


André Poko craint dégun

L’enchaînement #honteux, #pitoyable, #dégage fait mal. En même temps, l’ex-Bordelais André Poko a vraiment tendu le bâton pour se faire battre. Nous sommes en mai 2016, et la saison de Ligue 1 vient de se terminer. Le soir même, alors que les Girondins ont à peine digéré leur défaite 1-0 contre Caen, Poko poste sur Snapchat un selfie de lui qui va précipiter sa chute. Drame numéro 1 : il porte un maillot de l’OM. Drame numéro 2 : il est en train de fumer une chicha en toute décontraction. Un doublé que ne lui pardonneront ni les fans ni les dirigeants de Bordeaux. Poko aura beau se confondre en excuses, il sera condamné par le club à une grosse amende et envoyé dans la foulée en Turquie au Kardemir Karabükspor. Un petit séjour au Moyen-Orient, pas forcément une bonne idée quand on connaît l’amour du bonhomme pour le narguilé.


Le suicide en direct de Serge Aurier

Dans la nuit du 13 au 14 février 2016, une vidéo d’un peu moins de 50 minutes crée un séisme. Au premier plan, un gentil inconnu au bonnet vissé sur la tête et à la chicha scotchée au bec lit les questions qui arrivent en direct via l’application Périscope. Plus tard, quand le scandale aura éclaté, on apprendra qu’il se nomme Mamadou Doucouré et qu’il joue avec la réserve du Red Star. À côté de lui, son pote Serge Aurier qui balance des réponses toutes plus dingues les unes que les autres sans se douter que sa carrière est en train de basculer. Le latéral droit se moque de Zlatan, de Sirigu, de Di María, prête à Laurent Blanc des velléités d’ingurgiter l’appareil reproducteur d’Ibra… Ou comment faire partir sa cote de popularité en fumée.


Les fumeurs de l’Atlas

En mai 2016, l’équipe du Maroc Espoirs se rassemble à Marrakech. Fahd Moufi et Hugo Boumous, deux gamins qui squattent en club du côté de Lyon et Laval, font chambre commune et décident de passer leur journée de repos avec un troisième pote : leur narguilé. Un plan déjà risqué qui se transforme rapidement en idée débile quand les deux larrons se filment sur Snapchat. Forcément, ils se font griller par le staff marocain et sont expulsés du stage malgré de longues excuses. Mais les deux jeunots peuvent grogner : au même moment, deux membres de l’équipe A du Maroc se font aussi gauler chicha au bec, et Hervé Renard n’avait pas osé les dégager. Il avait simplement organisé une réunion à la Fédé pour discuter de problème de la chicha, comme tout bon Français atteint de réunionite aiguë.


Deutsche narguilät

Idrissa Touré et Vitaly Janelt avaient tout pour eux. Jeunes, internationaux U19 allemands, petites pépites du RB Leipzig… Mais un jour de rassemblement des U19, les deux compères s’enferment dans leur chambre d’hôtel pour s’envoyer une petite chicha en douce. Et tout ça aurait pu passer inaperçu s’ils n’avaient pas eu la mauvaise idée de mettre le feu à l’endroit. En effet, Touré et Janelt ont quitté leur chambre pour aller jouer un match de qualification pour l’Euro en laissant leur narguilé allumé, et l’employé de l’hôtel qui s’est aperçu du début de l’incendie a dû démolir la porte pour l’éteindre. Le pire, c’est que les deux gamins ont tenté le coup de l’excuse pourrie en expliquant qu’ils n’étaient pas responsables et qu’ils avaient prêté leur chambre à quelqu’un d’autre… Résultat des courses : une exclusion du groupe et un transfert loin du RB Leipzig. La fameuse double peine.


Le bar de Ribéry

Quand il était au top de sa carrière, Franck Ribéry se croyait tout puissant et s’est senti pousser des ailes d’entrepreneur. Pour faire plaisir à sa famille et animer un peu sa ville natale de Boulogne-sur-Mer, Chti Franck y a ouvert un bar à chicha en 2012 en laissant son beau-frère gérer l’affaire. Baptisé « O’Shahiz » , contraction habile de Shahinez et de Hizya, les prénoms des filles de Ribéry, le bar était un pionnier du genre dans une commune où le public jeune et urbain n’est pas majoritaire. À l’époque, Ribéry jurait vouloir proposer « un concept différent de ce que l’on trouve actuellement » , mais il faut croire que les Boulonnais n’étaient pas sur la même longueur d’onde, puisque le O’Shahiz a fermé à cause du manque de fréquentation.


Boudebouz au pilori

Au beau milieu de la CAN 2013, une femme de ménage trouve un narguilé dans la chambre de Ryad Boudebouz. Vahid Halilhodžić enregistre l’information, puis décide de ne pas convoquer son joueur pour les matchs de qualification au Mondial 2014. Pas du genre à inventer des fausses excuses, Vahid assume publiquement son rôle de père Fouettard et balance devant la presse : « Pour ce qui est de Boudebouz et Bouazza, une femme de ménage a trouvé une chicha dans leur chambre. » Des années plus tard, Boudebouz continuera de ruminer cette histoire en y voyant un complot de plus grande ampleur : « Je lui en veux toujours. Qu’il n’aime pas mon style de jeu, ça ne me pose pas de problèmes. Mais il a fait toute une affaire autour de ça, alors que tout le monde sait que, dans le football, plusieurs personnes côtoient des fumeurs de chicha. Il avait utilisé cette histoire pour se venger de certains de mes propos. »


Ireland et son truc qui fait des bulles

International irlandais et ancien taulier de Manchester City, Stephen Ireland a vu sa carrière perdre de la vitesse quand il a commencé à enchaîner les prêts à partir de janvier 2011. Un soir de décembre, alors qu’il jouait pour Aston Villa, Ireland laisse un de ses amis tweeter une photo de lui qui respire le bon goût. Le joueur est étalé sur un canapé aux oreillers satinés en pantalon en croco, torse nu et tous tatouages dehors, en train de fumer une chicha. Un cliché qui a provoqué l’ire de son coach Alex McLeish : « Est-ce que c’était une pipe à eau ou quelque chose d’autre ? Je ne sais ce qu’il y a dans ce truc. Tout ce que je sais c’est qu’il peut faire des bulles avec. Ce n’est pas mon monde. Mon point de vue sur la chose sera délivré à Stephen et à lui seul, plus qu’aux journaux. » Un point de vue finalement simple : Ireland sera envoyé en prêt à Newcastle un mois plus tard.


Le chicha football club

Lors de la saison 2016-2017, Daniel Riolo allume Adrien Rabiot, dont la consommation de narguilé l’agaçait passablement, dans l’After foot de RMC : « Rabiot, on va voir. La consommation de chicha va peut-être devenir un problème, ce n’est pas forcément bon pour les performances sportives. Quand tu entends qu’il passe des nuits entières en boîte à fumer ça… » Quelques mois plus tard, Riolo revenait avec l’épisode deux en déclarant : « De qui le PSG doit-il se séparer ? De tout le chicha football club : Aurier, Rabiot, Kurzawa. Et même Lucas aussi, qui s’y est parfaitement intégré et n’avance plus. » Et si Daniel essayait lui aussi la chicha pour être un peu plus apaisé ?

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